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Der Spaziergang mit C.

C'est le temps d'une promenade, du cimetière jusqu'à la forêt voisine.
Une promenade entre une femme, en pleine solitude après le décès de son mari, et sa fille, qui cherche à la soutenir.
Réaliser une série le temps d'une seule promenade, avec une pellicule Tura, périmée depuis 2007, trouvée dans la maison de ma belle-mère.
C'était le pari, le cadre que je m'étais donné.
Une série autour de la fragilité de l'être, de la dépression,
de la solitude.
Solitude de l'être, qu'il soit entouré ou livré à lui-même.
Radiographies d'une "maladie" invisible. Une tentative de rendre visible les sillons de l'âme, les fêlures de l'esprit à travers une pellicule malmenée, attaquée par les produits chimiques comme peut l'être un individu/un corps sous traitement.
Un projet photographique qui utilise le médium même pour tenter de retranscrire cet état qui nous échappe et qui ne se laisse pas facilement contenir.
La photographie me semble être l'outil par excellence pour donner à voir l'impalpable, l'inconscient... par le hors-champs, le flou, le caché, la dégradation du film, le voilage, la réaction de l'émulsion à des manipulations chimiques hasardeuses.
Photographier le vide aussi, les espaces vides pour mieux rendre compte de ce qui a disparu, de ce qui n'est plus et des traces qu'il en reste.
La photographie n'est que le reflet de la solitude.
Je crois que j'ai toujours photographié l'extrême solitude.
Et la photographie m'a toujours aidé à supporter ma solitude.
On ne fait que chercher les signes de notre apaisement.

It's time for a walk, from the cemetery to the nearby forest.
A walk between a woman, in complete solitude after the death of her husband, and her daughter, who seeks to support her.
Making a series for a single walk, with Tura film, expired since 2007, found in my mother-in-law's house.
It was the bet, the framework that I had given myself.
A series around the fragility of being, depression,
of loneliness.
Solitude of being, whether surrounded or left to itself.
X-rays of an invisible "disease". An attempt to make visible the furrows of the soul, the cracks of the spirit through a mistreated film, attacked by chemicals as an individual/a body under treatment can be.
A photographic project that uses the medium itself to try to transcribe this state that escapes us and that is not easily contained.
Photography seems to me to be the tool par excellence to show the impalpable, the unconscious... by the off-screen, the blur, the hidden, the degradation of the film, the veiling, the reaction of the emulsion hazardous chemical manipulations.
Photographing the void too, the empty spaces to better account for what has disappeared, what is no longer and the traces that remain.
Photography is only the reflection of loneliness.
I believe that I have always photographed extreme loneliness.
And photography has always helped me bear my loneliness.
We are only looking for signs of our appeasement.

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